Désorganisation du cycle d’exploitation des entreprises, tension sur la trésorerie, dans le contexte de crise mondiale, comment faire face à ces défis majeurs ?

Interview expert le 29/07/2022

Hausse du prix des matières premières, inflation galopante, difficulté d’approvisionnement, risque accru de défaillance des entreprises, baisse de la croissance, pénurie, concurrence, c’est le cocktail amer offert aux entreprises en cette période post-Covid.   

Laurent Doebele, Directeur Général d’URIOS, nous détaille dans cette interview les défis majeurs auxquels sont confrontées les entreprises et les solutions à mettre en œuvre pour faire face à cette conjoncture inédite.

Laurent DOEBELE
Directeur Général d’URIOS

Alors que la crise du Covid s’estompe à peine, à quels nouveaux défis les entreprises sont-elles confrontées ?

Nous sortons de deux années de COVID qui finalement ont été moins compliquées que prévu grâce aux aides de l’état. Nous avons d’ailleurs remarqué en menant nos analyses financières, que les carnets de commandes étaient souvent pleins et les entrepreneurs optimistes sur le fait que l’économie allait vite repartir. Mais pour que la relance se fasse correctement, il faut avoir un minimum de trésorerie. Nous avons rencontré alors deux catégories d’entreprises. Dans la première catégorie, les entreprises sorties du Covid avec un minimum de trésorerie pour assurer leur relance et dans la seconde catégorie celles qui avaient déjà « consommé » tout leur PGE.

Chez URIOS, en tout état de cause, nous avons été sollicités par des entreprises qui avaient de très beaux carnets de commandes mais pas suffisamment de trésorerie pour répondre au besoin de leurs clients. Pourquoi ? Parce que pour répondre à la demande, il faut acheter, et pour acheter, les entreprises ont besoin de crédit fournisseurs et de trésorerie. Je reviens sur ce sujet parce que c’est un élément de contexte qui avait déjà montré un besoin de trésorerie en fin d’année 2021.

C’est aussi en fin d’année 2021 que les premières augmentations de coût de l’énergie sont arrivées. Il faut bien avoir en tête que l’énergie est la composante numéro un de la fabrication de grand nombre de produits. L’énergie intervient directement ou indirectement dans l’intégralité de notre cycle économique. Des entreprises ont été plus ou moins fortement impactées. Par la suite, le coût des transports a aussi augmenté. Sans surprise, nous importons une forte quantité de ce que nous vendons du continent asiatique. La combinaison coût matières premières et coût d’approvisionnement ont directement impactés le prix de revient des produit intermédiaires et donc une hausse généralisée des prix dans l’industrie et le retail.

Comment ces problématiques impactent-elles le cycle d’exploitation et la trésorerie des entreprises ?

Tous ces impacts conjoncturels ont intensément complexifié le cycle d’exploitation des entreprises qui commençaient tout juste à sortir de la crise Covid et qui avaient déjà des tensions de trésorerie.  Forcément ces tensions se sont considérablement amplifiées. Là où hier il était possible d’acheter trois fenêtres pour 100€, aujourd’hui nous n’en avons que deux. Donc pour avoir les trois fenêtres il faut mobiliser plus de trésorerie et décaisser 150€. Le besoin en trésorerie a dans mon exemple augmenté de 50%. C’est très mécanique. Il y a des entreprises qui parviennent à répercuter immédiatement leur coût d’achat sur leur prix de vente mais la majorité ne le peuvent pas. Donc elles se retrouvent dans des situations compliquées avec inévitablement une baisse de leur marge. Si leur marge était déjà faible, aujourd’hui elle est proche de zéro. Et si c’est le cas, elles sont dans l’incapacité de reconstituer leur trésorerie. Et si elles essaient d’ajuster leur marge dans le temps, elles sont confrontées à un fort décalage de trésorerie.

Typiquement nos produits répondent parfaitement à ces besoins de décalage de trésorerie lorsque nos clients reconstituent leurs marges dans le temps : nous répondons à un besoin de fonds de roulement ponctuel et très précis. L’enjeu pour nous est de savoir exactement ce que nous finançons, c’est la raison pour laquelle nous travaillons sur des éléments factuels de trésorerie et des business plan en partenariat avec nos clients.

Comment la crise russe impacte-t-elle les entreprises ?

La crise russe a renforcé l’ensemble des problématiques que nous avons évoqué plus haut. Nous sommes maintenant confrontés à des pénuries de matières premières. La Russie et l’Ukraine sont les premiers producteurs de certains métaux rares nécessaires à la composition d’éléments électroniques. Par exemple, pour produire une voiture, si un composant représentant 0,001% des composants nécessaires manque à sa fabrication, la voiture ne peut pas être livrée avec certaines options ou ne pas être livrée du tout.

Les chaines d’approvisionnement mondiales sont encore un peu plus désorganisées. Les clients vont arrêter d’acheter à leur fournisseur si l’un d’eux n’est pas en mesure de livrer un élément essentiel à leur production.  Des fournisseurs se retrouvent alors dans des situations désastreuses. Ils ont engagé un niveau de trésorerie important par suite de la hausse du coût des matières premières pour fabriquer leur produit et finalement, les clients n’achètent pas et par conséquent ils n’encaissent pas. Et comme ils n’encaissent pas, ils ne peuvent plus produire ni acheter.

Les ruptures d’approvisionnement jouent autant du côté fournisseurs que du côté clients. Les besoins de BFR augmentent parce que personne n’est payé. Une nouvelle problématique liée à celle-ci voit le jour : l’incapacité d’encaisser.

Nous sommes actuellement dans un environnement instable et anxiogène puisque tous les jours les tensions s’accentuent. Plus frustrant encore, les carnets de commandes n’ont jamais été aussi pleins. C’est très paradoxal. Les entreprises ont une visibilité sur le papier mais dans la réalité elles ne sont pas en mesure d’exécuter les contrats pour toutes les raisons évoquées ci-dessus. Mais il faut rester confiant, depuis le début du Covid, les entreprises font preuve de business agility. Elles font de leur mieux pour s’adapter rapidement aux changements et aux nouvelles opportunités de marchés.

« Un acheteur stratégique qui permet à son fournisseur d’être payé plus vite, renforce considérablement sa relation »

Comment gérer la problématique assez particulière des ruptures d’approvisionnement qui apposent de nouvelles tensions sur la trésorerie ?

Les ruptures d’approvisionnement restent une problématique vraiment colossale. Elles mettent en situation de concurrence les acheteurs vis-à-vis de leurs fournisseurs de façon extrêmement aiguë.  Par définition, le fournisseur ne peut pas vendre à l’ensemble de ses clients. Il va devoir faire un choix. Le prix n’est pas un sujet puisque tous les acheteurs sont obligés de s’aligner dans cette situation. Il y a deux choses fondamentales qui vont jouer :

  • La relation stratégique entre le fournisseur et l’acheteur. Si l’acheteur a un fournisseur stratégique et si le fournisseur le considère réciproquement comme son client stratégique, ils vont faire en sorte de sécuriser leur relation. L’acheteur stratégique aura donc la priorité sur les autres.
  • La rapidité de paiement. Il ne faut pas oublier que le fournisseur doit lui également gérer des contraintes de capacité en amont. Plus vite il encaisse, plus vite il va être agile et regagner de la capacité pour servir ses autres clients.

Un acheteur stratégique qui permet à son fournisseur d’être payé plus vite, renforce considérablement sa relation. C’est pour cela que nous avons mis en place des programmes de Reverse Factoring qui fluidifient les relations et donnent de la visibilité et du financement aux fournisseurs pour favoriser leur croissance.

Comment les solutions URIOS répondent à ces défis ?

Dans ce contexte notre job est d’apporter de la visibilité là où il n’y en a pas. Nous mettons un peu d’huile dans les rouages en apportant des solutions qui permettent de réduire les tensions de trésorerie. La majorité de nos solutions intervient en amont des relations d’affaires finalement.

Nous aidons principalement les entreprises à regagner de la confiance avec leurs partenaires commerciaux.  Nous intervenons de deux façons. Soit en permettant aux fournisseurs de regagner la confiance des acheteurs via des analyses financières poussées sur ces derniers, tout en sécurisant leurs encours client. Par exemple, si un fournisseur à l’habitude de livrer à un client qui ne peut plus payer. Il va perdre confiance et par conséquent va nous demander du renseignement pour comprendre ce qui se passe, voire du renseignement garanti pour essayer de relancer le business. Grâce au renseignement garanti, le fournisseur sécurise son chiffre d’affaires. Si son client ne le paie pas, alors URIOS l’indemnise. Enfin nous mettons également en place des programmes de Reverse Factoring avec nos partenaires financiers, accessible aux PME et ETI pour sécuriser les chaines d’approvisionnement et financer le poste fournisseur.

Avec la crise russe, nous avons aussi une multitude de demandes pour évaluer la probité des partenaires commerciaux suite aux sanctions infligées sur certains actionnaires russes. Les clients souhaitent aujourd’hui évaluer plus finement la suite à donner à leur relation d’affaires.  

Le Reverse Factoring pour financer votre poste fournisseur et préserver votre cash

Face aux pénuries et à la concurrence accrue entre les acheteurs, URIOS vous présente sa solution de Reverse Factoring dédiées aux PME et ETI. Cette solution permet d’accompagner et de fidéliser ses fournisseurs en leur proposant un paiement sécurisé de leurs factures tout en bénéficiant de délais de paiement allongés.

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